La nuit était tombée sur Hope. La lune était grosse dans le magnifique ciel noir et étoilé. Roran se trouvait devant la porte des Appartements Royaux de Draven. Il avait juré fidélité à son frère et protection en tant que Garde officiel du Roi. Ce dernier avait choisi le meilleur archer, combattant et guerrier de tout le royaume pour le protéger. Lorsque le Roi tomba dans les bras de Morphée, le Prince d’Hope quitta le château en direction des falaises des alentours d’Hope. C’était le meilleur endroit à visiter de nuit. De plus, il allait faire sa ronde et vérifier qu’il n’y avait aucun ennemi pour pouvoir dormir en paix jusqu’au réveil de Sa Majesté. Il chevaucha son étalon noir en le talonna puissamment pour accourir dans les grottes et falaises le plus rapidement que possible. Le vent sifflait contre ses oreilles et contre son visage. Puis, cela ne prit qu'une dizaine de minutes, mais il arriva à l’orée de la forêt. Il y pénétra en trombe. Traversant celle-ci, il finit par arriver de l’autre côté. Roran vit une silhouette au loin, aux abords des hautes falaises d’Hope. Que faisait-elle là ?

Puis à bien regarder, c’était une femme. Seulement d'après ses traits, il pouvait en déduire. Des cheveux longues ne bougeant pas puisqu'il n'y avait aucun vent. Une silhouette fine à travers la lueur de la lune bien veillante. Roran s'avança vers la jeune femme, celle-ci ne bougeant point. Savait-elle que le jeune Prince d'Hope s'avançait derrière elle ? Roran, dans ses airs chevaleresques, il s’avança vers la dame. Comme un gentleman, il s'inclina devant la femme, attendant que celle-ci ne veuille lui répondre, il lui dit.

Il ne bougea pas d'un pouce. Roran ne fit que de ce relever, un sourire parfait sur son doux visage masculin qui définissait totalement sa beauté qu'il possédait. Une beauté mystérieuse que bien des gens avaient tenté de déchiffrer. Ne désirant pas sa mort par le fait qu'elle tomberait dans le vide, il n'avança pas ou ne la toucha pas.De ses douces prunelles azurées, il lui conseilla de se rapprocher pour éviter de tomber dans le grand vide. Sa main droite sur le pommeau de ses sabres collés l’un contre l’autre. Sa main gauche se tendant vers elle, attendant qu'elle se retourne et que la jeune étrangère finisse par accepter de se rapprocher de la forêt et de s'éloigner du précipice.

Roran regarda la jeune femme qui était devant lui. Elle était restée face à la mer, ne se retournant tout d’abord point. Le jeune Chevalier n’osa pas dire un mot. Non, certainement ne pas déranger quelqu’un de pensif aussi près d’un précipice, c’était de pousser quelqu’un dans la mort. Il resta alors dans une position noble et de fierté, tendant la main vers la jeune femme attendant que celle-ci la prenne pour pouvoir l’aider à revenir du bon côté. Puis d’un léger mouvement, l’étrangère tourna la tête, il ne put qu’apercevoir le coin de son œil. Puis elle ne tarda pas à finalement se tourner entièrement vers lui, le regardant directement dans les yeux. La jeune inconnue prit sa main dans la sienne, puis tout en avançant, elle se dirigea à ses côtés. Enfin, elle était hors-de-danger. Cette dernière le remercia. Roran esquissa un léger sourire pour lui démontrer qu’il en était ravi.

Roran avait remarqué les habits de la jeune femme. Une robe toute simple en lin, confectionnée certainement à la main. Puis, finissant de se promener autour de lui, si on pouvait le dire ainsi, puisqu’elle n’avait pas fait tout le tour, elle le regarda et se présenta en tant qu’une certaine Helevorn, fille d’un noble du coin. Pourtant Roran les connaissait tous, puis les nobles vivaient plutôt à l’intérieur des murailles du château d’Hope, pas près d’une forêt assez touffue et noire qui donnait plutôt l’impression d’être hantée. Ensuite, elle ajouta des paroles assez amusantes. Elle le questionna sur les raisons de sa venue, si c’était réellement pour les vilains autour d’Hope ou tout simplement pour faire conversation avec les dames qu’il rencontre sur sa route pour proposer son être en tant que garde du corps. Un sourire s’étira sur ses lèvres, il fallait avouer que c’était une réplique bien placé. Un air moqueur s’installa sur son visage.

Le même sourire resta sur ses lèvres, laissant un petit rire sortir également.

Puis, il se souvint qu’il ne s’était point présenté. C’était assez loin de ses bonnes manières habituelles qui lui avaient été inculquées depuis sa naissance.

Il s’inclina devant elle. Puis se releva finalement droit, posant ses mains sur sa taille, ses yeux bleus azurés la détaillant de plus en plus physiquement. Cette jolie dame était bien intrigante, il fallait l’avouer.