L'Art des choses [Edwin]

Sujet: L'Art des choses [Edwin] Jeu 25 Mar - 22:17

De tout temps la ville avait toujours été une grande source d'inspiration pour l'artiste que j'étais. Je ne nierais jamais que la nature a en soi une beauté tout à fait exquise, parfaite et tout à fait personnelle, mais la ville a quelque chose de plus...Stimulant pour un esprit comme le mien. La ville était le reflet si parfait de la société; de là où je me trouvais j'avais une vue imprenable sur tout la place, et quel meilleur endroit qu'une place pour représenter une époque dans un tableau? Une place était le croisement de tout. Toutes les couches sociales étaient représentées, tous les métiers, tous les morales, allant de la sainte sœur au plus hideux voleur (et encore je suis gentil). Je ne pouvais que trouver en ce lieu l'inspiration et les modèles qui me seraient nécessaires pour faire un nouveau tableau.

Alors me voilà, assit sur un plot, mon chevalet et ma toile encore vierge attendant que je me décide à utiliser mes pinceaux et me couleurs pour la rendre enfin vivante. Mon regard sombre scrutait la place, enregistrant tous les détails au cas où j'aurais à m'interrompre et continuer en intérieur. Ce ne me plaisait pas plus que cela de finir en intérieur, mais ça n'était pas impossible, si la pluie se décidait de montrer le bout de son nez. Et non je ne suis pas un de ces artistes bucoliques...Juste qu'à l'auberge ils en ont marre de l'odeur de mes peintures...Déjà que la chambre était encombrée de diverses toiles que je n'avais pas encore réussi à vendre. Une fois le décor imprimé dans ma mémoire (merci à la mémoire basée sur l'image ça m'aide), je choisi avec soin mes sujets. Une femme riche et pompeuse par-ci, un gueux par-là, un garde dans un coin..Oh! et un couple en pleine scène de ménage. Je pris soin de bien imprimé dans ma mémoire le visage et les expressions de ces deux personnages bien précis, de façon à pouvoir les reproduire même lorsqu'ils ne auraient quittés la place. Puis, une fois ma sélection faites et finie, je pris mon pinceau et mes couleurs pour enfin commencé la toile en elle-même.

Je peins environ une heure sans même relever les yeux de mon œuvre, ma blouse en coton à l'origine blanche (ou pas loin) était à présent tâchée de couleurs, tout comme mes mains. Puis lâchai ma peinture des yeux, observant le ciel un instant avant de me frotter les yeux doucement. Quand je les rouvris je refis un tour d'observation de la place et m'arrêtai en haussant les sourcils de surprise en reconnaissant une face amicale. Levant le bras, celui qui ne tenait pas la palette de couleur, j'utilisai ma main pour porter ma voix, et héla le jeune homme de l'autre coté de la place.

"Edwin!"

Je lui fis signe de venir. Qu'il le fasse ou non n'étais pas vraiment important, mais ça me faisait du bien de voir un visage amical dans une foule d'inconnus.